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Publication – Article : Chercheuse et chercheur, êtes-vous libre et responsable ?

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Peut-on faire confiance aux scientifiques ? Sont-ils seuls à décider du bien-fondé de leur acte ? La raison louable d’accroître nos connaissances peut-elle tout justifier ?

Emmanuelle Rial-Sebbag, juriste et chercheuse Inserm est lauréate de la Chaire UNESCO «Éthique, Science et Société» portée par l’Université Fédérale de Toulouse et inaugurée le 13 juin 2019. Elle est également responsable de la Plateforme Ethique et Biosciences (Genotoul Societal).

Dans un article intitulé : “Chercheuse et chercheur, êtes-vous libre et responsable ?“, elle explique pourquoi « il faut adopter une culture de la responsabilité » et comment la liberté des chercheuses et chercheurs doit être garantie. Ses propos ont été recueillis par Christine Ferran, membre de l’équipe Exploreur.

“Être une chercheuse ou un chercheur responsable, c’est quoi ?

Assumer sa responsabilité morale : c’est avoir la possibilité de faire de la recherche en pouvant se regarder dans une glace. Il y a une responsabilité assez globale qui se cumule parfois avec le volet juridique mais en aucun cas ne se restreint aux lois. Elle ne se limite pas au respect d’une grille de texte. C‘est un ensemble de valeurs partagées (intégrité, transparence, humilité, loyauté…). Cette responsabilité du scientifique s’opère vis-à-vis de différents acteurs : ses collègues, ses superviseurs (quand on est étudiant par exemple), son institution d’appartenance et plus largement la société. C’est une responsabilité qui est plurielle.

Le principe de responsabilité existe partout dans le monde. Les lois peuvent être très différentes d’un État à un autre. Mais c’est une diversité qu’il faut essayer de transformer en richesse à partir du moment où l’on a des principes communs qui les sous-tendent. « Malgré les lois de certains pays, on n’est jamais à l’abri de celui qui va les transgresser » précise Emmanuelle Rial-Sebbag. Dans l’exemple du chercheur chinois qui a contribué à la naissance des deux jumelles génétiquement modifiées en novembre dernier, il semble impossible que ce dernier ait réalisé son expérimentation sans aucun soutien logistique. Mais ce qu’il est important à souligner c’est qu’il a été désavoué par son université et son acte a été condamné par les autorités chinoises. Par conséquent, la Chine adhère au même titre que d’autres pays aux principes universels qui guident la manipulation du génome dans l’embryon. Emmanuelle Rial-Sebbag a parfaitement conscience de la multi-culturalité des valeurs éthiques qui sous-tendent la recherche scientifique, mais pour autant elle reste convaincue de pouvoir dégager des principes universels qui à terme pourraient constituer un socle…”


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