Atelier 2025

Depuis le premier satellite Spoutnik mis en orbite en 1957 par l’URSS, ils sont aujourd’hui plusieurs milliers à être actifs (ex : satellites d’observation, de navigation, de télécommunication) ou inactifs en orbite autour de la Terre. Cette situation soulève des enjeux sociétaux et sécuritaires quant au respect et à la protection de l’environnement spatial. En parallèle, la recherche spatiale et l’essor des missions habitées (ex : station spatiale internationale) ont également fait apparaitre des enjeux de gouvernance de la recherche conduite dans l’espace et des enjeux éthiques quant à la responsabilité des scientifiques et des financeurs.

Alors que l’espace peut paraitre éloigné de nos problématiques quotidiennes, il est intéressant de requestionner l’intérêt des expéditions spatiales à l’aune des défis auxquels fait face l’humanité. Pourtant, l’espace est à la fois un objet et un terrain de recherche propice aux découvertes et aux développements scientifiques en sciences de la vie, notamment en santé. Quels sont les potentiels de la recherche spatiale pour la science ? Comment les phénomènes spatiaux impactent-ils la santé humaine et quelles retombées peut-on espérer de leur étude ? Comment l’organisation et les méthodologies de la recherche spatiale requestionnent les enjeux éthiques en science ?

Ces ateliers visent à présenter et discuter les apports des sciences de l’espace, notamment sur les connaissances fondamentales et appliquées pour la santé humaine, ainsi que les normes en matière d’éthique et de droits de l’espace pour encadrer ce développement.

• Volet 1 – Humanité, sciences de l’espace et enjeux éthiques
• Volet 2 – Santé de l’astronaute et de l’Homme
• Volet 3 – Espace et recherche fondamentale en sciences de la vie

Programme 

Humanité, sciences de l’espace et enjeux éthiques

Format hybride, le 27 mars 2025

Animatrice

• Emmanuelle RIAL-SEBBAG, Juriste, Directrice de recherche Inserm, CERPOP – UMR 1295, Université de Toulouse – Inserm, Responsable de l’équipe BIOETHICS, Responsable de la Chaire UNESCO Éthique, Science et Société, Responsable scientifique de la Plateforme Genotoul Societal

Intervenants

• Jacques ARNOULD, Expert éthique au CNES, Historien des sciences – « Ad astra per aspera. L’indispensable éthique des activités spatiales »

• Lucien RAPP, Professeur émérite, École de droit de l’Université Toulouse-Capitole, Directeur scientifique de la Chaire SIRIUS, Membre correspondant de l’Académie de l’Air et de l’Espace – « Géopolitique de l’espace et Space Lawfare »

L’exploration spatiale développée depuis des dizaines d’années connaît aujourd’hui un nouvel essor. Le développement des sciences dans l’espace rassemble de nombreuses disciplines telles que l’astronomie, l’astrophysique, l’astrochimie, l’exobiologie ou encore la planétologie et la cosmologie. Ces avancées scientifiques et les développements techniques qui en découlent ouvrent de nouvelles perspectives d’applications terrestres et soulèvent des enjeux éthiques, juridiques et sociétaux qu’il est nécessaire de prendre en considération. En outre, alors que l’espace a toujours été un terrain de recherches pour la science, il est aujourd’hui envisagé comme une destination touristique ou une échappatoire pour la survie de l’humanité. Cela questionne notre place et notre rapport à l’espace.

Comment se sont développées les activités spatiales et dans quels objectifs ? Quels sont les enjeux éthiques et juridiques associés au développement de la recherche spatiale et des missions habitées ? Comment envisager ce développement de manière éthique et responsable ? Quelle gouvernance est mise en place à l’échelle internationale ?

Cet atelier vise à présenter et discuter la manière dont sont considérés ces enjeux dans le développement des sciences de l’espace.

Programme

Santé de l’astronaute et de l’Homme 

Format hybride, le 15 mai 2025

Animateur

• Gauthier CHASSANG, Juriste, Inserm, CERPOP – UMR 1295, Université de Toulouse – Inserm, Équipe BIOETHICS, Responsable opérationnel de la Plateforme Genotoul Societal

Intervenant(e)s

• Anne PAVY-LE TRAON, Professeur associé de Neurologie au CHU de Toulouse, Directeur médical adjoint de MEDES – Institut de Médecine et Physiologie Spatiales, Vice-présidente de la SOFRAMAS (Société Francophone de Médecine Aérospatiale), Membre du Conseil médical de l’ESA (European Space Agency), Rattachée à l’Unité Inserm ToNIC UMR 1214 – « Principaux enjeux médicaux des vols spatiaux »

• Marie-Pierre BAREILLE, Manager de la Clinique Spatiale – MEDES – « Simuler la microgravité au sol pour préparer les vols spatiaux habités »

• Florent DESTRUHAUT, Professeur des Universités – Praticien Hospitalier, Directeur Adjoint du département d’Odontologie de la Faculté de Santé de Toulouse, Spécialiste qualifié en Médecine Bucco-Dentaire / Prothèse Maxillo-Faciale, CERPOP – UMR 1295, Université de Toulouse – Inserm, Équipe BIOETHICS, CHU Rangueil – « Médecine bucco-dentaire spatiale : enjeux, innovations et impacts terrestres »

La santé humaine est impactée par de nombreux facteurs environnementaux parmi lesquels l’espace qui peut influer sur la santé des astronautes (ex : microgravité, confinement, bruit). En effet, les missions habitées peuvent perturber leurs organismes et leur physiologie (ex : atrophie musculaire, remodelage osseux, modifications de la vision), ce qui nécessite un suivi spécifique. La recherche spatiale inclut la réalisation d’études cliniques sur les conditions de santé des astronautes dont les résultats trouvent aussi à s’appliquer à des problèmes de santé terrestres (ex : vieillissement, pharmacologie, sommeil). On parle alors de médecine spatiale qui permet de développer des « innovations médicales en matière de prévention, diagnostic, traitement et surveillance » (Connect by CNES). D’autres activités de recherche sont menées sur Terre dans les conditions de l’espace afin de mieux préparer les vols spatiaux. La Clinique Spatiale qui est implantée au sein du CHU de Toulouse est spécialisée dans ce domaine.

Comment s’organise le suivi médical des astronautes ? De quelles manières étudie-t-on l’impact de l’espace sur leur santé via des études cliniques menées sur Terre ? Comment les résultats de ces études peuvent-ils être transposées à la santé humaine en général ?

Cet atelier vise à présenter et discuter les enjeux médicaux associés aux vols spatiaux, à illustrer les études cliniques par un exemple qui simule la microgravité sur Terre, et à présenter le domaine émergent de la médecine bucco-dentaire spatiale.

Programme

Espace et recherche fondamentale en sciences de la vie

Format hybride, le 19 juin 2025

Animateur

• Stéphane FABRE, Directeur de recherche en génétique animale, Docteur en biologie moléculaire, UMR 1388, GenPhySE, INRAE, Membre de la Plateforme Genotoul Societal

Intervenantes

• Claire LAURENS, Maitresse de conférences en physiologie à la Faculté des sciences du sport et du mouvement humain (Université de Toulouse), rattachée à l’Institut des Maladies Métaboliques et Cardiovasculaires (Inserm UMR1297) – « L’espace au service de la recherche sur Terre : la microgravité peut-elle accélérer la lutte contre les maladies métaboliques ? »

• Veronica PEREDA-LOTH, PhD, Ingénieur de Recherche, Responsable technique de la Plateforme du Groupement Scientifique de Biologie et Médecine Spatial, Université de Toulouse – « Cultiver le vivant au-delà de la Terre : défis et promesses des plantes dans l’espace »

L’environnement spatial a un impact sur les organismes vivants que les recherches fondamentales menées actuellement en sciences de la vie permettraient de mieux appréhender notamment pour l’étude des mécanismes impliqués (ex : biologiques, métaboliques, physiologiques). Les vols spatiaux de longue distance sont une réelle opportunité pour améliorer les connaissances et réaliser des recherches en sciences de la vie dans des conditions différentes que sur la Terre. Ces apports théoriques permettent de prendre en considération des conditions extrêmes (ex : confinement, ressources limitées, cycles jour-nuit perturbés) et contrôlées, dont les résultats pourraient être utilisés et appliqués à des situations terrestres et améliorer la santé humaine.

Comment l’environnement spatial est-il pris en compte dans le cadre de recherches fondamentales en sciences de la vie ? Quel est son impact sur le métabolisme et la physiologie des individus ? Quels sont les défis et les enjeux liés à la culture de plantes dans l’espace ? Et en quoi cela réinterroge-t-il notre rapport au vivant ?

Cet atelier vise à présenter des exemples de recherches fondamentales menées actuellement en sciences de la vie dans l’espace et à échanger sur les enjeux éthiques qui s’y rattachent.

Programme