Mise à disposition de données de séquences générées en recherche ou dans le cadre de séquençage proposé directement au consommateur – 27 Juin, Muséum d’Histoire Naturelle, Toulouse
Animateur
- Pascal Ducournau, Sociologue, Enseignant – Chercheur, Université de Toulouse – CUFR JF Champollion, Inserm
Intervenants
- Heidi C. Howard, Ph.D. Chercheur titulaire d’une bourse Marie Curie, UMR 1027 Inserm et Université Paul Sabatier – Toulouse III, Director, Indiana University Center for Bioethics
- Eric M. Meslin, Ph.D. Chaire d’Excellence Pierre de Fermat, UMR 1027 Inserm et Université Paul Sabatier – Toulouse III, Director, Indiana University Center for Bioethics
Ces vingt dernières années, des progrès technologiques considérables ont été réalisés dans le cadre de l’étude des gènes et du génome. Ils ont notamment entraîné une réduction drastique du coût du séquençage des génomes entiers, ce qui s’est traduit par une plus large utilisation de cette technique aussi bien en recherche qu’en clinique. Après avoir brièvement présenté la nouvelle technologie dite séquençage de nouvelle génération (next generation sequencing, NGS), Dr. Howard discute de son rôle dans l’amélioration des connaissances en génétique et en génomique dans un contexte de recherche. Les questions éthiques qui se posent dans ce cadre, tels que le consentement, le retour des résultats et le respect de la vie privée sont également évoquées. Dr. Meslin se penche ensuite sur les questions éthiques concernant le transfert de la technologie NGS du laboratoire à la clinique. Comme de nombreuses technologies génétiques, la technologie NGS constitue un outil puissant pour mieux appréhender le contenu du génome humain. Et, comme beaucoup de technologies génétiques, elle laisse augurer de nombreux bénéfices pour les patients et la société de par les capacités améliorées qu’elle offre, en particulier l’augmentation de la vitesse, la précision et la réduction des coûts. Cela ouvre la porte à de nombreuses applications cliniques, des tests génétiques pour les maladies à la conception de meilleurs médicaments grâce à la pharmacogénomique.
Cette partie de l’exposé met en évidence deux types de questions éthiques soulevées par ce genre de développement technologique : la première concerne les vifs espoirs suscités par le transfert trop rapide de technologies vers la clinique et la déception cuisante quand la “bulle d’attente” se dégonfle. Il faut tenir compte de ces torts causés aux individus. Le second problème éthique est plus largement sociétal, impliquant des décisions politiques en science et santé : nous pourrions raisonnablement nous demander si la société devrait dépenser son argent dans la technologie NGS alors qu’il existe d’autres moyens abordables d’améliorer la santé humaine. Après avoir évoqué le séquençage du génome entier dans le contexte de la recherche et de la clinique, la présentation se poursuit par l’intervention du Dr. Howard qui s’intéresse à la question de l’accessibilité directe de la technologie NGS pour le consommateur (DTC). L’objectif principal étant de savoir si cette offre soulève de nouvelles questions éthiques par rapport à l’offre actuelle de tests génétiques “ordinaires” en libre accès.